[ÉCOUTER] Santé mentale : que révèle l’épidémie de burn-out ?

Mise à jour le 14 octobre 2024 | Stress Travail et Santé

L’expression « burn out » s’est imposée dans le langage courant pour qualifier l’épuisement au travail. À quelle réalité renvoie ce mal qui semble affecter de plus en plus d’individus ? En quoi la hausse du nombre de burn out révèle-t-elle les mutations récentes du monde du travail ?

Troubles du sommeil, déficit de l’attention, nombreux sont les travailleurs à se plaindre aujourd’hui de symptômes relevant de ce que l’on qualifie d' »épuisement au travail » ou « burn out ».

D’où vient cette notion et que révèle ce mal du siècle des pratiques managériales généralisées depuis les années 80 dans les entreprises ? Cette hausse de cas de burn out n’est-elle pas aussi un symptôme d’une meilleure prise en considération de la santé mentale au travail ?

Burn out : un effondrement

Thomas Périlleux décrit le burn-out comme un phénomène dans lequel le corps finit par « s’effondrer ». Les personnes touchées rapportent souvent une perte d’élan et d’énergie, signalant un point de rupture après une longue période de négligence des signaux d’alerte. Il tente d’expliciter les symptômes : « on traduit burn-out par épuisement professionnel. L’idée de l’effondrement est également intéressante parce que c’est comme si le socle sur lequel s’appuyait la personne s’est effondré. Tous ces appuis, à la fois professionnels et existentiels, sont en déliquescence ».

France Culture : Santé mentale : que révèle l'épidémie de burn-out ?

Un langage professionnel de plus en plus détaché du réel ?

Thomas Périlleux met en évidence les « injonctions contradictoires » auxquelles les travailleurs font face, comme la nécessité d’être à la fois performants et d’adopter des attitudes de détachement par rapport à la qualité de son travail. Ces contradictions créent un climat de silence, où les difficultés ne peuvent être exprimées. « Le silence imposé devient extrêmement néfaste. Il faut urgemment retrouver le poids de la parole » car, à ses yeux, les distorsions du langage professionnel contribuent à masquer les difficultés nées de la réalité du travail.

La question du jour, France Culture, avec Thomas Perilleux Sociologue et clinicien du travail, professeur à l’université catholique de Louvain.


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